Booba-Kaaris, (3/3) Pour sortir d’un conflit, liker « confidentialité »

 

Décidément, l’actualité “people” nous offre régulièrement des sujets de réflexion sur la médiation.

Après les échanges médiatisés entre les héritiers de Johnny Hallyday, le rappeur Kaaris, l’un des deux belligérants fait appel de sa condamnation par le tribunal correctionnel. À cette occasion, les tribunes acides reprennent, les polémiques se renouvellent. Celui qui a interjeté appel se fait railler pour l’avoir fait pour des motifs supposés ridicules. Il se fait moquer sur Instagram, ce qui est relayé et commenté sur les autres réseaux sociaux, autant dire sur la place publique.  

Quand un appel est formé, quand la baston reprend, le dialogue ou la séparation recherchés en médiation sont de toute évidence encore “loupés”. Les enjeux de séparation sont bien souvent subtils et archaïques, leur dévoilement incompatible avec le dialogue authentique.

Du conflit sur la place publique

Reprenons notre fiction, imaginons une médiation entre ces deux personnes, ces ex-amis de scène. Que pourrait-il se passer entre eux si une démarche de médiation était engagée ?

Depuis le début de la fin de leur amitié, quand ce n‘est pas au poing dans un aéroport, précisément un lieu public, ils prennent constamment à témoin leurs soutiens, leurs bandes, leurs alliés, … Ils s‘écharpent au tribunal par avocats interposés, ils se provoquent par tribunes numériques destinées aux suiveurs, reprises par voie de presse, autrement dit là aussi en public.

Au contraire, le processus de médiation se déroule hors du champ public. Les entrevues de médiation sont confidentielles : les parties (et le médiateur) s’engagent à garder pour elles leur contenu. Les alliés ne sont pas conviés.

La confidentialité en médiation

Quand plusieurs séances de médiation se suivent, le médiateur recommande aux parties, même si c’est difficile pour elles, d’éviter de raconter le cours des séances à l’extérieur. Cela pour éviter de complexifier les enjeux et pour garantir aux parties des prises de position les plus personnelles possibles dans la recherche de solutions.

Lors d’une séance de médiation entre ces deux personnages publics, ce ne serait pas leurs positions respectives affichées devant leurs publics qui seraient travaillées, mais plutôt les enjeux plus intimes de leur relation interpersonnelle. La confidentialité permet alors de dégonfler l’effet de la bande, les effets de manche et les effets du net.

Les personnes absentes en médiation, en l’occurrence les bandes et le public, ne disparaissent pas pour autant de la vie des protagonistes. En fin de médiation, quelle que soit son issue, les médiateurs s’attachent à travailler avec les médiés ce qu’ils feront connaître à ces absents en définissant ensemble ce qu’ils sont d’accord de rendre public.

Les médiateurs ne peuvent rien contre le désir de faire parler de soi sur la place publique. Mais ils savent que la confidentialité contribue à la désescalade.

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